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en vue de l’île norfolk.

abonde au milieu de ces eaux claires, hérissées de plantes marines, sous lesquelles fourmillent les crustacés, les mollusques, les coquillages, langoustes, crabes, palémons, crevettes, tridaines, scarabes, hélives, ovules, patelles, et il faut qu’il soit inépuisable, puisque les amphibies, phoques et autres, en font une énorme consommation.

Parmi les poissons que prirent les lignes et qui présentent une extraordinaire variété d’espèces, rivalisant par l’éclat de leurs couleurs, Nat Gibson et les deux matelots purent ramener plusieurs couples de blennies. Le blennie est un animal bizarre, yeux ouverts au sommet de la tête, mâchoires jugulées, couleur gris de lin, qui vit dans l’eau, court les grèves et saute sur les roches avec des mouvements de sarigue ou de kangourou.

Il était sept heures, Le soleil venait de disparaître, et sa dernière lueur empourprée s’éteignait à la pointe du Pitt-Mount.

« Monsieur Nat, dit Wickley, n’est-il pas temps de retourner à bord ?…

— C’est prudent, ajouta Hobbes. Il se lève parfois, le soir, une petite brise de terre, et, si le brick peut en profiter, il ne faut pas le faire attendre.

— Rentrez les lignes, répondit le jeune homme, et retournons au James-Cook. Mais