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les frères kip.

ront jamais sa base de craie jaunâtre qu’un léger ressac suffirait à détruire, puisque les lames se brisent contre les roches coralligènes avant de l’atteindre. Aussi les navires ne peuvent-ils que difficilement l’accoster en se glissant à travers d’étroites et dangereuses passes, exposés à toutes les surprises des tourbillons et des remous. De port, proprement dit, il n’en existe pas à Norfolk. C’est au sud seulement, dans la baie Sydney, que des pénitenciers furent établis. Par sa situation isolée, par la difficulté d’y débarquer, par la difficulté d’en sortir, il semble, en effet, que la nature ait destiné cette île à n’être qu’une prison.

Il convient même d’observer qu’au sud, dans la direction des îlots Nepcan et Philips, qui complètent le petit groupe Norfolk, ces récifs de corail se prolongent jusqu’à six ou sept lieues du littoral.

C’est pourtant, en ses dimensions restreintes, une riche parcelle du domaine colonial de la Grande-Bretagne. Lorsque Cook la découvrit en 1774, il fut tout d’abord frappé de son admirable végétation sous ce climat à la fois doux et chaud des tropiques. On eût dit une corbeille détachée des campagnes de la Nouvelle-Zélande, ornée de plantes identiques. Là se multiplie un lin de