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LES FRÈRES KIP

« Vin Mod, Hobbes, Wickley, Burnes sont de bons marins, répondit-il, et ce qu’ils n’ont pas fait à Dunedin, ils n’auraient pas cherché à le faire ici.

— On leur en tiendra compte au retour, déclara l’armateur,

— Aussi, reprit le capitaine, ce n’est pas pour eux que j’ai défendu aux hommes de descendre à terre… c’est à propos des quatre recrues, »

Et M. Gibson fit connaître dans quelles conditions Len Cannon, Sexton, Kyle, Bryce étaient venus à bord, ayant hâte d’échapper aux policemen de Dunedin, après une bataille dans la taverne des Three-Magpies.

« De véritables pratiques ?… dit l’armateur.

— Assurément, mon ami, mais tu sais en quel embarras j’étais, et comment j’y ai été retardé d’une quinzaine de jours !… J’en étais même à me demander s’il ne me faudrait pas attendre des mois pour compléter mon équipage !… Que veux-tu ! on prend ce qu’on trouve…

— Et on se sépare de ce qu’on a trouvé dès que cela est possible…, répliqua M. Hawkins.

— Comme tu dis, Hawkins. C’est même ce que j’aurais fait ici, à Wellington, si les circonstances l’avaient permis, et c’est ce que je ferai à Hobart-Town…

— Nous avons le loisir d’y songer, père ! observa Nat Gibson. Le brick restera bien quelques mois en désarmement, n’est-ce pas, monsieur Hawkins ? et nous passerons ce temps en famille jusqu’au jour où je reviendrai moi-même à Wellington.

— Tout cela s’arrangera, Nat », répondit l’armateur.

M. Hawkins, M. Gibson et son fils quittèrent le comptoir, descendirent sur le quai, hélèrent une des embarcations employées au service du port et se firent conduire à bord du brick.

Ce fut le maître d’équipage qui les reçut, toujours obséquieux,