Le lord chief-justice du Royaume-Uni avait été mis au courant de cette passionnante affaire. Comme on attachait grande importance à retrouver le Kaiser, des ordres furent donnés de le rechercher dans cette portion du Pacifique qui comprend la Nouvelle-Guinée, l’archipel Bismarck, les Salomon et les Nouvelles-Hébrides. De son côté, le gouvernement allemand avait prescrit les mêmes mesures, en prévision de ce que le Kaiser était peut-être tombé entre les mains de pirates dans ces parages où l’Angleterre et l’Allemagne étendent leur double protection.
Cependant, à Hobart-Town, le magistrat enquêteur, avec le concours officieux de M. Hawkins, connaissant les démarches déjà faites, procéda à l’interrogatoire de nouveaux témoins. Les deux frères avaient été interrogés au sujet de leur séjour dans l’auberge de Great-Old-Man.
S’étaient-ils aperçus que la chambre voisine de la leur eût été occupée ?… Ils n’avaient rien pu répondre à ce sujet, car ils quittaient l’auberge dès le matin et n’y rentraient que pour se coucher.
Le magistrat et M. Hawkins, après s’être transportés à cette auberge, se rendirent compte que le balcon intérieur de la cour donnait accès sur la chambre voisine. Mais l’hôtelier, chez lequel passaient tant d’hôtes d’une nuit, ne se rappelait pas par qui cette seconde chambre avait été occupée.
D’autre part, lorsque le tenancier des Fresh-Fishs fut mandé devant le juge, il put affirmer, — et c’était vrai, — que Vin Mod et les autres avaient toujours logé dans son établissement dès l’arrivée du James-Cook à Hobart-Town jusqu’au jour de l’arrestation des frères Kip.
On était au 20 juillet. Près d’un mois venait de s’écouler depuis que Karl et Pieter Kip s’étaient remis entre les mains de la justice. Et l’enquête n’amenait aucun résultat… La base sur laquelle se fût appuyée la révision manquait toujours… M. Hawkins ne