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LA POINTE SAINT-JAMES.

nouveaux retards au-delà de quarante-huit heures, dans l’impossibilité de les renouveler. Quant à l’eau douce, le soir même, il serait facile de remplir la cruche au ruisseau.

Une partie de la matinée s’écoula dans ces conditions et ne fut marquée par aucun incident. La tourmente prit décidément fin, et le soleil reparut entre les derniers nuages de l’est.

« Le navire, qui est en rade d’Hobart-Town, dit alors O’Brien, va pouvoir traverser Storm-Bay et il aura gagné la presqu’île dans la soirée…

— Mais, sans doute, répondit Macarthy, on va surveiller plus soigneusement la côte…

— Raisonnons, reprit O’Brien. Personne ne sait à Port-Arthur ni qu’un bâtiment est arrivé d’Amérique pour nous prendre à son bord, ni que rendez-vous nous a été donné à la pointe Saint-James… Dès lors, que doit-on supposer ?… C’est que nous sommes cachés dans la forêt, et, les premiers jours du moins, c’est là que se continueront les recherches plutôt que sur le littoral…

— J’y pense, fit observer Farnham, et Walter ?… C’est, il y a deux jours, samedi, que nous l’avons rencontré sur la route de Port-Arthur… Est-il donc retourné à Hobart-Town ?… Cela me paraît probable… Après être revenu à bord du steamer, il aura informé le capitaine que nous serions à la pointe Saint-James dans la soirée de lundi…

— Assurément, répondit Macarthy, car, si Walter n’était pas retourné à Hobart-Town, il nous aurait rejoints cette nuit !… Au milieu de l’obscurité, il ne lui eût pas été difficile de dépister les patrouilles…

— Je suis de cet avis, déclara O’Brien, et, dès dimanche, Walter a dû quitter Port-Arthur sur un des vapeurs qui font le service de la baie…

— Et nous sommes certains, ajouta Farnham, qu’il pressera le