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LES FRÈRES KIP

— Et comment ce poignard aurait-il pu être en la possession des meurtriers ?…

— Parce qu’il a été volé, Karl…

— Volé ?…

— Oui… sur l’épave de la Wilhelmina… pendant que nous la visitions…

— Volé… par qui ?…

— Par l’un des matelots qui conduisaient le canot et qui, comme nous, ont pris pied sur l’épave…

— Mais quels étaient ces matelots ?… Te le rappelles-tu, Pieter ?… Leurs noms ?…

— Assez vaguement, frère… Il y avait d’abord Nat Gibson, qui avait voulu nous accompagner… Quant aux hommes désignés par le capitaine, je ne me souviens plus…

— Est-ce que le maître d’équipage n’était pas avec eux ?… demanda Karl Kip.

— Non, frère… Je crois pouvoir assurer que Flig Balt était resté à bord.

— Et Len Cannon ?…

— Oui… je crois bien… Il me semble encore le voir sur l’épave. Peut-être… mais je ne suis pas sûr… Enfin, lui ou un autre a pu entrer dans notre cabine, et, même après nous, y découvrir le kriss que nous n’aurions pas aperçu en quelque coin… Et plus tard, lorsque ces misérables ont eu la pensée du crime, ils se sont servis de cette arme pour le commettre, puis ils l’ont replacée dans notre valise…

— Mais nous l’y aurions trouvée, Pieter !

— Non… s’ils ne l’y ont mise qu’au dernier moment ! »

On voit à quel point Pieter Kip se rapprochait de la vérité. Seulement, il faisait erreur en ce qui concernait les véritables assassins. Si ses soupçons se portaient sur Len Cannon ou quelque autre des