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LES FRÈRES KIP

Cette lettre était rédigée en ces termes :


« Port-Praslin, 22 janvier.
« Mon cher ami,

« Je profite du départ du Gordon pour vous écrire en vous priant tout d’abord de me rappeler au souvenir de Mme Hawkins, et de dire à Mme Gibson et à son fils toute la part que Mme Zieger et moi prenons à leur douleur.

« M. Hamburg d’un côté, à Kerawara, moi du mien, à Neu-Mecklenburg, nous avons fait de très sévères recherches relativement au meurtre, sans avoir obtenu aucun résultat. Les investigations parmi les tribus indigènes de l’île York n’ont point amené la découverte des papiers qui appartenaient au capitaine Gibson, ni de l’argent qu’il portait sur lui. Il serait donc possible que le crime n’eût pas été commis par les indigènes de l’île York, car on aurait fini par retrouver entre leurs mains une somme aussi importante en piastres et d’un écoulement bien difficile dans l’archipel.

« Mais il y a autre chose. Hier, par hasard, dans la forêt de Kerawara, à droite du sentier qui conduit à l’habitation de M. Hamburg, précisément au lieu où fut perpétré le meurtre, un des employés de la factorerie a ramassé une virole en cuivre, qui a dû se détacher du poignard au moment où le meurtrier s’en servait pour frapper notre malheureux ami.

« Si je vous fais parvenir cette virole, je n’imagine pas qu’elle puisse devenir pièce à conviction, puisqu’on n’a point retrouvé l’instrument du crime. Cependant je crois devoir le faire, et puisse cet abominable forfait ne pas rester impuni !

« Je vous renouvelle, mon cher ami, toutes nos amitiés pour Mme Gibson et Nat, pour Mme Hawkins et vous. Si j’apprenais