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LES FRÈRES KIP

reculé ; M. Hawkins avait en vain essayé de le retenir…

Pieter et Karl Kip, un instant paralysés devant cette accusation abominable, allaient prendre la parole dans un terrible mouvement d’indignation, lorsque le président les prévint, en disant :

« Flig Balt… Votre audace passe toutes les bornes… et vous en imposez à la justice…

— Je dis la vérité.

— Et pourquoi, si c’est la vérité, ne l’avoir pas dite tout d’abord ?…

— Parce que je ne l’ai connue que pendant la traversée du retour… On m’a arrêté à l’arrivée du James-Cook, et j’ai dû attendre ce procès pour accuser publiquement ceux qui me faisaient poursuivre ! »

Karl Kip était hors de lui, et, d’une voix éclatante, comme la voix d’un capitaine au milieu des rafales, il s’écria :

« Misérable… misérable calomniateur !… Quand on porte de telles accusations, il faut les appuyer sur des preuves…

— J’en ai !… La justice peut en avoir quand elle le voudra…, répondit Flig Balt.

— Et lesquelles ?…

— Que l’on visite la valise que les frères Kip ont retrouvée sur la Wilhelmina… On y saisira les papiers et l’argent du capitaine Gibson ! »