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LES FRÈRES KIP

raient en présence l’un de l’autre. Si Flig Balt avait été prévenu, un signe presque imperceptible, un regard suffirait, et, lorsque l’instant serait venu, Flig Balt, d’accusé, deviendrait accusateur.

En attendant l’entrée des membres du Conseil, M. Hawkins causait avec les frères Kip et leur apprenait que, le matin même, des nouvelles étaient arrivées de la Nouvelle-Irlande.

« Une lettre de M. Zieger ?… demanda Pieter

Kip.

— Non… une dépêche qui m’est envoyée par mon correspondant M. Balfour. Un navire a relâché hier à Wellington, venant de Kerawara, un navire anglais qui a quitté l’archipel Bismarck dix jours après le James-Cook, apportant une lettre de M. Zieger. Aussitôt M. Balfour m’a câblé le contenu de cette lettre, et le télégramme m’est parvenu le matin…

— Et, demanda Karl Kip, que dit M. Zieger relativement à l’enquête ?…

— Rien… répondit Nat Gibson, rien… Les meurtriers n’ont pas encore été découverts.

— Ce n’est que trop vrai !… ajouta M. Hawkins. M. Zieger et M. Hamburg ont fait toute diligence, sans avoir obtenu aucun résultat…

— Ils n’ont pas recueilli un seul indice qui permette de diriger les recherches avec quelques chances ?… reprit Pieter Kip.

— Non, répondit M. Hawkins, et les soupçons ne se portent sur personne… Il n’est que trop certain, le crime a été commis par des indigènes, qui ont eu le temps de s’enfuir sur l’île York, où il sera bien difficile de les découvrir…

— Il ne faut pas, cependant, que M. Gibson perde tout espoir, déclara Karl Kip. Si les papiers volés ont pu être détruits, reste cette somme en piastres qui n’a pas disparu, et, si les assassins veulent en disposer, ils se feront certainement prendre…