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LES FRÈRES KIP

les différents ports du littoral australien. Il apportait du charbon, il remportait des blés. Sa cargaison était à terre depuis quelques jours. On s’occupait de quelques réparations et appropriations de la cale et de la dunette, du nettoyage des chaudières et des machines, et d’avaries survenues à la mâture.

« Certainement, affirma le capitaine Fork, tout sera terminé à la fin de cette semaine, et nous n’aurons plus qu’à embarquer notre chargement… Ce sera un peu votre affaire, monsieur Kip…

— Je ne perdrai ni un jour ni une heure, capitaine, répondit le nouveau second, et mon regret est de ne pouvoir, dès maintenant, occuper ma cabine…

— Sans doute, répondit M. Fork, mais, vous le voyez, nous sommes livrés aux ouvriers, aux menuisiers, aux peintres. Ce ne sera pas trop d’une dizaine de jours pour qu’ils aient terminé leur besogne… Ni votre cabine ni la mienne ne sont en état de nous recevoir…

— Peu importe, après tout, capitaine, déclara Karl Kip. Je serai à bord au lever du soleil, et j’y resterai jusqu’au soir… Il ne dépendra pas de moi que le Skydnam ne soit prêt à la date du 24 ou du 25…

— C’est entendu, monsieur Kip, répondit le capitaine Fork. Je laisse donc le navire à vos soins, et, si vous avez besoin de moi, vous me trouverez le plus souvent aux bureaux de la maison Arnemniden. »

De cet arrangement il résultait que Karl Kip passait toutes ses journées à bord du steamer. De son côté, Pieter Kip chercherait à se créer des relations sur la place d’Hobart-Town. Il se proposait de rendre visite aux principaux négociants avec la référence de M. Hawkins. Autant de bonnes semences, qui assureraient sans doute la récolte de l’avenir.

Cependant l’affaire des révoltés du James-Cook suivait son cours. L’instruction, confiée au rapporteur du Conseil, s’effectuait selon les règlements spéciaux du code maritime.