Page:Verne - Les Frères Kip, Tome I et II, 1903.djvu/270

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
248
LES FRÈRES KIP

frage de la Wilhelmina, et tout ce dont vous aurez besoin à Hobart-Town… Nous compterons plus tard, n’est-ce pas ?…

— Nous vous remercions de votre bienveillance, monsieur Hawkins, répondit Karl Kip ; et j’espère que nous n’aurons point à en user… Peut-être trouverai-je l’occasion de remplir les fonctions de second sur le navire qui nous ramènera en Europe, et mes émoluments serviront à payer le passage de mon frère…

— Soit, monsieur Karl Kip ; mais, si cette occasion ne se présentait pas, souvenez-vous que je me mets à votre disposition. »

Les deux frères ne répondirent que par une bonne poignée de main.

« Dans tous les cas, reprit l’armateur, les honoraires de capitaine vous sont acquis, monsieur Karl Kip, pour cette dernière partie de la traversée du James-Cook, et je ne pourrais accepter un refus à cet égard…

— Comme il vous plaira, monsieur Hawkins, répondit Karl Kip ; mais nous ne pouvons oublier l’accueil que nous avons reçu à votre bord… Vous vous êtes conduit en homme de cœur vis-à-vis de deux naufragés, et, quoi qu’il arrive, nous serons toujours vos débiteurs. »

Alors M. Hawkins promit qu’il aiderait de son côté les deux frères à trouver un navire. Il les tiendrait au courant des départs, il s’emploierait à procurer une place de second à Karl Kip, ce qui leur permettrait de retourner en Europe sans recourir à personne, puisque tel était leur désir.

Puis, l’armateur et les frères Kip se séparèrent après avoir encore échangé les plus chaleureuses protestations.

Karl et Pieter Kip s’occupèrent donc de faire choix d’un modeste hôtel, où ils séjourneraient jusqu’à leur départ d’Hobart-Town. Ce fut pour eux prétexte à visiter cette ville où les hasards de ses voyages au long cours n’avaient jamais amené l’aîné des deux frères.