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LES FRÈRES KIP

avait trouvé un placement immédiat, étant composée d’objets d’un usage courant des produits manufacturés de l’Allemagne et de l’Angleterre.

Le brick allait recevoir maintenant sa cargaison de retour qui consistait, on le sait, en tonnes de coprah et caisses de nacre à destination de Hobart-Town. Des trois cents tonnes de coprah, cent cinquante devaient être livrées à Port-Praslin par la maison Zieger et cent cinquante à Keravvara, l’un des îlots situés au sud de l’île d’York ou Neu-Lauenburg.

Le capitaine, d’accord avec MM. Hawkins et Zieger, décida que le chargement de Kerawara serait le premier mis à bord. Le James-Cook irait en prendre livraison et reviendrait à Port-Praslin compléter sa cargaison.

Toutefois, si le brick n’avait point d’avaries à réparer, il était nécessaire que sa carène reçût un sérieux nettoyage et que ses hauts fussent repeints de l’avant à l’arrière. Ce travail demanderait de trois à quatre jours. L’équipage se mit aussitôt à la besogne, qui s’acheva dans les délais prévus, et le départ fut fixé au 29 matin.

On ne l’a point oublié, Flig Balt et Vin Mod avaient espéré que les passagers du brick resteraient à Port-Praslin pendant ce voyage à Kerawara, que le capitaine serait seul à bord, et qu’ils pourraient profiter de cette circonstance pour accomplir leurs desseins. Une fois les maîtres du navire, ils mettraient le cap au nord-est, et M. Hawkins attendrait vainement que le James-Cook reparût dans les eaux de la Nouvelle-Irlande.

Le maître d’équipage et ses complices devaient être déçus. Non seulement MM. Hawkins, Nat Gibson, les frères Kip seraient de cette courte traversée, mais M. Zieger proposa de les accompagner, et sa proposition fut acceptée avec empressement.

Flig Balt et Vin Mod eurent quelque peine à dissimuler leur fureur. La possibilité de s’emparer du James-Cook, ou tout au moins