Page:Verne - Les Frères Kip, Tome I et II, 1903.djvu/205

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
187
PORT-PRASLIN.

— Tu déjeuneras plus tard !

— Et je suis sûr, ajouta Vin Mod, que la cabine des frères Kip n’est pas encore rangée !… Tu finiras par la potence, méchant moussaillon !…

— Va-t’en au carré, ordonna le maître d’équipage, et à ta besogne ! »

Vîn Mod regarda partir le jeune garçon, et fit à Flig Balt un signe que celui-ci comprit sans doute. Puis, l’entretien reprit son cours.

Quant à Jim, sans répondre, il se rendit à l’arrière et, comme il était en effet chargé des cabines, entra dans celle des frères Kip.

Le premier objet qui frappa sa vue, fut un poignard malais déposé sur l’un des cadres et qu’il n’avait jamais aperçu jusqu’alors.

C’était précisément celui que Vin Mod avait volé sur l’épave de la Wilhelmina, et que les deux frères ne savaient pas être en sa possession.

Était-ce donc intentionnellement que ce kriss avait été placé là, de manière que le mousse ne pût ne point le voir ?…

Jim prit le poignard, en examina la lame dentelée, la poignée ornée de clous de cuivre, et le remit sur la tablette de la cabine. Ce qui lui vint à l’idée, c’est que l’un des frères avait rapporté ce kriss avec les quelques objets recueillis sur l’épave, et, sans y attacher plus d’importance, il acheva sa besogne.

Cependant Flig Balt, Vin Mod et les autres continuaient à discuter, mais de manière à n’être entendus ni de Wickley ni de Hobbes, que le maitre d’équipage avait envoyés dans la mâture. Burnes, on le sait, avait accompagné M. Gibson à la villa Wilhelmstaf.

Len Cannon s’obstinait, Vin Mod essayait de le convaincre. Au moins pendant la relâche du brick, ses compagnons et lui ne manqueraient de rien… Il serait toujours temps de débarquer… Durant