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PORT-PRASLIN.

Pieter Kip répondit alors :

« Nos ressources sont bornées ou plutôt nulles… Nous avons perdu dans ce naufrage tout ce que nous possédions, et, puisque M. Hawkins a bien voulu nous accepter comme passagers, il est préférable que nous restions à bord…

— Vous êtes chez vous, mes amis, déclara l’armateur. Le brick est toujours en cours de navigation… J’ajouterai même que, si vous avez besoin de vous procurer des vêtements, du linge, je me mets à votre disposition…

— Moi aussi, messieurs, dit M. Zieger.

— Nous vous remercions, répondit Karl Kip, et, dès notre retour en Hollande, nous vous ferons adresser…

— Il n’est pas question de cela maintenant, reprit M. Hawkins. On s’arrangera plus tard, et il ne faut pas vous en préoccuper. »

M. Gibson demanda au négociant combien de temps, à son avis, le brick devrait séjourner à Port-Praslin pour décharger la cargaison et en recevoir une nouvelle.

« Trois semaines environ, affirma M. Zieger, si une suffit à débarquer vos marchandises que je me charge de placer avantageusement dans la colonie.

— Certes… une semaine suffira, dit M. Gibson, à la condition que nos trois cents tonnes de coprah soient prêtes…

— J’en ai cent cinquante ici dans les magasins du comptoir, déclara M. Zieger. Quant aux cent cinquante autres, on les embarquera à Kerawara…

— Entendu, répliqua le capitaine. La traversée est courte. Nous irons à Kerawara, puis le James-Cook reviendra à Port-Praslin compléter sa cargaison…

— Les caisses de nacre sont préparées, mon cher Gibson, dit M. Zieger, et, de ce chef, vous n’aurez aucun retard à subir…

— Il y a plaisir à traiter les affaires avec votre maison, monsieur