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LES FRÈRES KIP

Wickley, Burnes et Jim le mousse, dans le poste. Donc, impossibilité de se débarrasser du capitaine… par accident, puisqu’il n’était jamais seul.

Bien que l’en fût à l’époque de l’année où le grand cabotage peut s’effectuer avec quelque sécurité à travers les mers mélanésiennes, le brick ne rencontrait aucun navire sur sa route. Cela tenait à ce que les comptoirs ne sont pas encore assez nombreux, assez importants dans ces archipels situés entre l’Équateur et la côte septentrionale de la Papouasie. Ils ne donnent point lieu à ce trafic constant que l’avenir développera sans doute. M. Gibson, arrivé au Port-Praslin, n’y trouverait probablement aucun autre bâtiment et il en repartirait sans avoir pris langue avec des voiliers anglais ou allemands.

Voici, d’ailleurs, comment les archipels sont distribués au double point de vue politique et géographique.

Depuis nombre d’années, suivant son habitude, l’Angleterre, plus ou moins légalement, étendait son protectorat sur ces îles, voisines de la Nouvelle-Guinée, lorsque, en 1884, une convention intervint entre l’Allemagne et le Royaume-Uni.

Par suite de cette convention, toutes les îles qui occupaient les parages au nord-est de la Papouasie, jusqu’au cent quarante et unième degré de longitude à l’est du méridien de Greenwich, furent déclarées possession germanique.

C’était une population évaluée à cent mille âmes, qui accroissait le domaine colonial de l’Allemagne, dont le souci allait être d’y attirer des émigrants.

Or il convient de provoquer plus spécialement l’attention du lecteur sur le groupe principal, en ce qui concerne ce récit.

Les deux îles les plus importantes de ce groupe sont Tombara ou Nouvelle-Irlande, et Birara ou Nouvelle-Bretagne. Elles affectent toutes deux la forme d’une étroite courbure. La première est