I
la taverne des « three-magpies ».
À cette époque, — 1885, — quarante-six ans après avoir été occupée par la Grande-Bretagne, qui en fit une dépendance de la Nouvelle-Galles du Sud, trente-deux ans après son établissement en colonie détachée de la Couronne et se gouvernant elle-même, la Nouvelle-Zélande était encore dévorée par la fièvre endémique de l’or. Les désordres qu’engendre cette fièvre ne furent pas aussi destructeurs qu’ils l’avaient été en certaines provinces du continent australien. Cependant il en résulta des troubles regrettables dont se ressentit l’esprit de la population des deux îles. La province d’Otago, qui comprend la partie méridionale de Tawaï-Pounamou, fut envahie par les chercheurs de placers. Les gisements de la Clutha attirèrent nombre d’aventuriers. On s’en rendra compte par ce fait que le rendement des gîtes aurifères de la Nouvelle-Zélande, entre 1864 et 1889, s’éleva à douze cents millions de francs.
Les Australiens, les Chinois ne furent pas seuls à s’abattre comme une volée d’oiseaux de proie sur ces riches territoires. Américains, Européens y affluèrent. Et s’étonnera-t-on que les équipages des navires de commerce à destination d’Auckland, de Wellington, de Christchurch, de Napier, d’Invercargill, de Dunedin, ne fussent assez fermes pour résister à cette attraction dès leur arrivée au port ?… En vain les capitaines essayaient-ils de retenir les matelots ; en vain les autorités maritimes leur prêtaient-elles concours !… La