Page:Verne - Les Enfants du capitaine Grant.djvu/97

Cette page a été validée par deux contributeurs.

énergie morale. On ne lutte pas impunément contre des fatigues de ce genre. Bientôt les chutes devinrent fréquentes, et ceux qui tombaient n’avançaient qu’en se traînant sur les genoux.

Or, l’épuisement allait mettre un terme à cette ascension trop prolongée, et Glenarvan ne considérait pas sans terreur l’immensité des neiges, le froid dont elles imprégnaient cette région funeste, l’ombre qui montait vers ces cimes désolées, le défaut d’abri pour la nuit, quand le major l’arrêta, et d’un ton calme :

« Une hutte, » dit-il.


CHAPITRE XIII


DESCENTE DE LA CORDILLÈRE.


Tout autre que Mac Nabbs eût passé cent fois à côté, autour, au-dessus même de cette hutte, sans en soupçonner l’existence. Une extumescence du tapis de neige la distinguait à peine des rocs environnants. Il fallut la déblayer. Après une demi-heure d’un travail opiniâtre, Wilson et Mulrady eurent dégagé l’entrée de la « casucha », et la petite troupe s’y blottit avec empressement.

Cette casucha, construite par les Indiens, était faite « d’adobes, » espèce


de briques cuites au soleil ; elle avait la forme d’un cube de douze pieds sur chaque face, et se dressait au sommet d’un bloc de basalte. Un escalier de