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— Au Chili ! au Chili ! s’écria l’infortuné géographe ! Et ma mission des Indes ! Mais que vont dire M. de Quatrefages, le président de la commission centrale ! Et M. d’Avezac ! Et M. Cortambert ! Et M. Vivien de Saint-Martin ! Comment me représenter aux séances de la Société !


— Voyons, monsieur Paganel, répondit Glenarvan, ne vous désespérez pas. Tout peut s’arranger, et vous n’aurez subi qu’un retard relativement de peu d’importance. Le Yarou-Dzangbo-Tchou vous attendra toujours dans les montagnes du Tibet. Nous relâcherons bientôt à Madère, et là vous trouverez un navire qui vous ramènera en Europe.

— Je vous remercie, mylord, il faudra bien se résigner. Mais, on peut le dire, voilà une aventure extraordinaire, et il n’y a qu’à moi que ces choses arrivent. Et ma cabine qui est retenue à bord du Scotia !

— Ah ! quant au Scotia, je vous engage à y renoncer provisoirement.

— Mais, dit Paganel, après avoir examiné de nouveau le navire, le Duncan est un yacht de plaisance ?

— Oui, monsieur, répondit John Mangles, et il appartient à Son Honneur lord Glenarvan.

— Qui vous prie d’user largement de son hospitalité, dit Glenarvan.

— Mille grâces, mylord, répondit Paganel ; je suis vraiment sensible à votre courtoisie ; mais permettez-moi une simple observation : c’est un