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heures plus tard, il était dans le golfe de la Clyde ; à six heures du matin,


il doublait le mull de Cantyre, sortait du canal du Nord, et voguait en plein Océan.


CHAPITRE VI

LE PASSAGER DE LA CABINE NUMÉRO SIX.

Pendant cette première journée de navigation, la mer fut assez houleuse, et le vent fraîchit vers le soir ; le Duncan était fort secoué ; aussi les dames ne parurent-elles pas sur la dunette ; elles restèrent couchées dans leurs cabines, et firent bien.

Mais le lendemain le vent tourna d’un point ; le capitaine John établit la misaine, la brigantine et le petit hunier ; le Duncan, mieux appuyé sur les flots, fut moins sensible aux mouvements de roulis et de tangage. Lady Helena et Mary Grant purent dès l’aube rejoindre sur le pont lord Glenarvan, le major et le capitaine. Le lever du soleil fut magnifique. L’astre du jour, semblable à un disque de métal doré par les procédés Ruolz, sortait de l’Océan comme d’un immense bain voltaïque. Le Duncan glissait au milieu d’une irradiation splendide, et l’on eût vraiment dit que ses voiles se tendaient sous l’effort des rayons du soleil.

Les hôtes du yacht assistaient dans une silencieuse contemplation à cette apparition de l’astre radieux.

« Quel admirable spectacle ! dit enfin lady Helena. Voilà le début