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père, et il ne se trompait pas. Le Duncan fut construit ; il était destiné à transporter lord et lady Glenarvan vers les plus beaux pays du monde, sur les flots de la Méditerranée, et jusqu’aux îles de l’Archipel. Que l’on juge de la joie de lady Helena quand son mari mit le Duncan à ses ordres ! En


effet, est-il un plus grand bonheur que de promener son amour vers ces contrées charmantes de la Grèce, et de voir se lever la lune de miel sur les rivages enchantés de l’Orient ?

Cependant lord Glenarvan était parti pour Londres. Il s’agissait du salut de malheureux naufragés ; aussi, de cette absence momentanée, lady Helena se montra-t-elle plus impatiente que triste ; le lendemain, une dépêche de son mari lui fit espérer un prompt retour ; le soir, une lettre demanda une prolongation ; les propositions de lord Glenarvan éprouvaient quelques difficultés ; le surlendemain, nouvelle lettre, dans laquelle lord Glenarvan ne cachait pas son mécontentement à l’égard de l’Amirauté.

Ce jour-là, lady Helena commença à être inquiète. Le soir, elle se trouvait seule dans sa chambre, quand l’intendant du château, Mr. Halbert, vint lui demander si elle voulait recevoir une jeune fille et un jeune garçon qui désiraient parler à lord Glenarvan.

« Des gens du pays ? dit lady Helena.

— Non, Madame, répondit l’intendant, car je ne les connais pas. Ils viennent d’arriver par le chemin de fer de Balloch, et de Balloch à Luss ils ont fait la route à pied.

— Priez-les de monter, Halbert, » dit lady Glenarvan.

L’intendant sortit. Quelques instants après, la jeune fille et le jeune garçon furent introduits dans la chambre de lady Helena. C’étaient une