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LE CONSEIL

Le numéro 7 demanda combien de temps, à son estime, les Francevillais avaient pour se préparer.

Le colonel ne le savait pas, mais il fallait agir comme s’ils devaient être attaqués avant quinze jours.

Le numéro 2 : « Faut-il attendre l’attaque ou croyez-vous préférable de la prévenir ?

— Il faut tout faire pour la prévenir, répondit le colonel, et, si nous sommes menacés d’un débarquement, faire sauter les navires de Herr Schultze avec nos torpilles. »

Sur cette proposition, le docteur Sarrasin offrit d’appeler en conseil les chimistes les plus distingués, ainsi que les officiers d’artillerie les plus expérimentés, et de leur confier le soin d’examiner les projets que le colonel Hendon avait à leur soumettre.

Question du numéro 1 :

« Quelle est la somme nécessaire pour commencer immédiatement les travaux de défense ?

— Il faudrait pouvoir disposer de quinze à vingt millions de dollars. »

Le numéro 4 : « Je propose de convoquer immédiatement l’assemblée plénière des citoyens. »

Le président Sarrasin : « Je mets aux voix la proposition. »

Deux coups de timbre, frappés dans chaque téléphone, annoncèrent qu’elle était adoptée à l’unanimité.

Il était huit heures et demie. Le Conseil civique n’avait pas duré dix-huit minutes et n’avait dérangé personne.

L’assemblée populaire fut convoquée par un moyen aussi simple et presque aussi expéditif. À peine le docteur Sarrasin eut-il communiqué le vote du Conseil à l’hôtel de ville, toujours par l’intermédiaire de son téléphone, qu’un carillon électrique se mit en mouvement au sommet de chacune des colonnes placées dans les deux cent quatre-vingts carrefours de la ville. Ces colonnes étaient surmontées de cadrans lumineux dont les aiguilles, mues par l’électricité, s’étaient aussitôt arrêtées sur huit heures et demie, — heure de la convocation.

Tous les habitants, avertis à la fois par cet appel bruyant qui se prolongea pendant plus d’un quart d’heure, s’empressèrent de sortir ou de lever la tête vers le cadran le plus voisin, et, constatant qu’un devoir national les appelait à la halle municipale, ils s’empressèrent de s’y rendre.

À l’heure dite, c’est-à-dire en moins de quarante-cinq minutes, l’assemblée était au complet. Le docteur Sarrasin se trouvait déjà à la place d’honneur,