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jane, summy et ben n’y comprennent rien.

n’est qu’heur et malheur, dit-il en affectant le ton le plus naturel. Vous retrouverez une autre occasion.

— Jamais comme celle-là, affirma énergiquement William Broll. Il n’existe pas au Klondike, ni ailleurs, de gisement comparable au vôtre. Certes, je conçois que vous en ayez douté longtemps. Pendant un an vous avez dû tâtonner, lutter de toutes les manières, et nous n’avons eu, à notre grand regret, que des rapports trop rares. Mais vous êtes, maintenant, royalement payés de vos peines, ainsi que le prouvent les envois que vous nous faites tous les jours depuis un mois.

— Tous les jours ? balbutia Summy Skim.

— Ou presque tous, du moins.

— Depuis un mois, vous croyez ? insinua Ben Raddle d’une voix plus assurée.

Le sous-directeur parut chercher dans ses souvenirs.

— Mon Dieu, oui, dit-il, il y a près d’un mois que nous avons reçu le premier de vos envois actuels.

— Vraiment ! fit Ben Raddle d’un ton bonasse.

— Du reste, ajouta M. William Broll, si vous avez besoin de connaître la date exacte de ce premier envoi, nous la trouverons sur nos livres.

Il appuya sur un timbre. Un employé parut aussitôt.

« Faites-moi monter, lui dit le sous-directeur, le compte-courant de MM. Summy Skim et Ben Raddle, propriétaires du claim 129.

L’employé disparut.

« Cela me permettra de vous donner votre solde exact par la même occasion. Voilà qui ne manquera pas non plus d’un certain intérêt, s’écria M. William Broll, en riant largement.

On apportait le registre. Le sous-directeur l’ouvrit devant lui.

« Voyez vous-mêmes, messieurs, dit-il. Je ne me trompais guère. Nous sommes aujourd’hui le 3 septembre et votre premier envoi est du 5 août…