Page:Verne - Le volcan d'or.pdf/491

Cette page a été validée par deux contributeurs.
453
jane, summy et ben n’y comprennent rien.

fanes, les formalités prescrites pour le payement d’un chèque, les deux cousins se transportèrent à un autre guichet où ils remirent le bloc d’or envoyé par le Golden Mount dans de si dramatiques circonstances. Le préposé aux matières précieuses, en recevant cette pépite phénoménale, ne montra pas la superbe indifférence de son collègue des comptes courants. Il manifesta, au contraire, par la vivacité de ses gestes, la surprise que lui causait ce merveilleux échantillon des richesses minières. Le bloc était splendide, en effet. Nettoyé, frotté, débarrassé de la moindre parcelle de matière étrangère, il étincelait dans sa robe jaune et réfléchissait la lumière du jour par ses mille facettes.

Quand le représentant de la Trading Company eut suffisamment exprimé son admiration, il procéda à la pesée que suivit un rapide calcul.

« Vingt mille six cent trente-deux dollars, cinquante cents[1] annonça-t-il.

Ben Raddle acquiesça du geste.

« Au crédit de messieurs ?.. interrogea le préposé, la plume en suspens.

— Summy Skin1 et Ben Raddle, » compléta l’ingénieur.

Comme précédemment, le guichet se ferma d’un coup sec, et il y eut derrière le grillage ce même remue-ménage qui avait déjà excité la curiosité des deux cousins.

Quelques minutes s’écoulèrent. Ben Raddle, peu patient de son naturel, commençait à se demander tout haut si l’on ne se moquait pas de lui, lorsqu’un employé paraissant d’un grade élevé vint, à travers la salle, prier MM. Summy Skim et Ben Raddle de bien vouloir prendre la peine de le suivre, M. William Broll désirant leur parler.

Ceux-ci, quel que fût leur étonnement, obéirent à la courtoise invitation et se trouvèrent en peu d’instants en présence du

  1. 106,876 fr. 35.