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le volcan d’or.

Avant que ne fût donné le signal du départ, Ben Raddle et le Scout suivirent une dernière fois la base du volcan. L’éruption avait-elle lancé de ce côté quelques fragments de quartz aurifères ?

Non. Le bloc qui, après avoir exécuté Hunter, était venu rouler aux pieds de l’ingénieur resterait le seul souvenir que l’on rapporterait du Haut-Dominion.

L’éruption n’avait pas dévié. Toutes les substances : pierres, scories, laves, cendres, projetées vers le Nord, ne cessaient de retomber dans la mer, parfois même à deux kilomètres du rivage. Quant à l’intensité du phénomène, elle n’avait subi aucune diminution, et il eût été radicalement impossible d’atteindre le sommet du Golden Mount.

Pendant que Ben Raddle et le Scout procédaient à cette exploration, Jane Edgerton s’approcha de Summy Skim, qui, assis dans l’herbe, fumait placidement sa pipe. Comme peu de temps auparavant, lors de la dernière ascension, la jeune fille avait une allure lasse, un peu brisée, qui la rendait plus charmante encore.

« Il faut me pardonner, monsieur Skim, dit-elle avec une sorte de trouble, si je ne vous ai pas remercié comme il convient, mais c’est ce matin seulement que j’ai appris combien de reconnaissance je vous dois une fois de plus.

— Quel est le bavard ?.. commença Summy irrité.

— Patrick m’a tout dit, interrompit Jane doucement. Je sais que, si je suis en vie, c’est à votre adresse et à votre sang-froid, d’abord, à votre courage ensuite, que j’en suis redevable… Un jour, ajouta-t-elle avec un timide et touchant sourire, j’ai eu l’outrecuidance de me dire quitte envers vous. Je reconnais aujourd’hui qu’il me sera impossible d’y parvenir.

— C’est Patrick qui vous a ainsi monté la tête, mademoiselle Jane ? répondit indirectement Summy. Il est modeste, dans ce cas, car c’est lui qui a tout fait en réalité.

— Non, monsieur Skim, insista Jane avec plus de chaleur. Je