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le volcan d’or.

deux heures, une heure, moins peut-être, les vapeurs accumulées se frayeraient violemment une issue dans les airs.

Ben Raddle restait pensif devant cette paroi, maudissant son impuissance et l’impossibilité de provoquer sur-le-champ le dénouement de son plan audacieux.

Tout en réfléchissant, il écoutait les bruits de la cheminée centrale. Les ronflements lui parurent plus intenses. Il croyait même entendre un bruit de roches entrechoquées, comme si les vapeurs eussent soulevé des blocs, pour les laisser ensuite retomber. Ces symptômes étaient-ils ceux d’une éruption prochaine ?

En ce moment des cris retentirent au dehors. La voix du Scout pénétra par l’orifice de la galerie. Il appelait :

« Monsieur Raddle !.. monsieur Raddle !

— Qu’y a-t-il ? demanda l’ingénieur.

— Venez !.. venez ! répondit Bill Stell.

Ben Raddle pensa que la bande tentait un troisième assaut, et se hâta de revenir au barrage. Il y trouva Summy Skim et Jane Edgerton en compagnie de Bill Stell.

— Les Texiens nous attaqueraient-ils de nouveau ? interrogea-t-il.

— Oui ! les gueux, s’écria le Scout, mais ni en face, ni par derrière. Par en haut !

Et sa main se tendit du côté du Golden Mount.

« Voyez, monsieur Ben, ajouta-t-il.

En effet, n’ayant pu forcer le passage ni par le Sud, ni par le Nord, Hunter et les siens avaient renoncé à une attaque directe pour adopter un autre plan dont le résultat serait tout au moins d’obliger la caravane à abandonner son campement.

Montés de nouveau au sommet du volcan, ils avaient contourné le piton terminal et s’étaient portés sur le côté du plateau qui dominait les tentes canadiennes. Là, à coups de pic et de levier, ils avaient soulevé les énormes pierres, les quartiers de