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le volcan d’or.

Tous reculèrent alors de soixante pas, et se replièrent derrière les premiers arbres, où l’on serait à l’abri, si on en venait aux coups de feu, ce qui devenait infiniment probable, puis, les armes chargées, on attendit.

Mieux valait, en effet, patienter jusqu’à la dernière extrémité, laisser approcher la bande et n’intervenir qu’au moment où elle essaierait de franchir le canal.

Une demi-heure plus tard, Hunter, Malone et leurs compagnons apparaissaient au tournant de la montagne. À petits pas, les uns en longèrent la base, les autres se dirigèrent vers le rio, dont ils descendirent la rive gauche.

La moitié de ces hommes étaient des mineurs que Ben Raddle, Summy Skim et Neluto avaient vu travailler sur le claim 131 du Forty Miles Creek. L’autre moitié se composait d’une vingtaine d’Indiens, embauchés par Hunter à Circle City et à Fort Yukon pour cette campagne au littoral de la mer Polaire.

Toute la bande se réunit, lorsqu’elle eut atteint le canal, au bord duquel Hunter et Malone s’arrêtèrent.

Tous deux engagèrent avec leur contre-maître une conversation qui devait être vive à en juger par leurs gestes. Que sous la protection de ces arbres fût installé un campement, ils n’en pouvaient douter. Mais ce qui semblait leur causer un véritable désappointement, c’était le canal qui leur opposait un obstacle assez difficile à franchir, si une fusillade éclatait à soixante pas de là.

Ils avaient reconnu au premier coup d’œil que ledit canal avait été creusé récemment. Dans quel but ? Ils ne pouvaient certainement le deviner, l’orifice de la galerie étant invisible, derrière un fouillis de branches. D’ailleurs, comment auraient-ils imaginé jamais que cette galerie fût destinée à déverser les eaux du rio dans les entrailles du Golden Mount ?

Cependant, Hunter et Malone allaient et venaient sur la berge, en quête sans doute d’un moyen de passer. Il leur fallait de toute