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le volcan d’or.

gardes et que nous connaissons leur présence au Golden Mount. Ils ne savent pas que nous les avons aperçus quand ils se trouvaient sur le bord du plateau.

— C’est possible, reconnut le Scout, mais ils ont vu le cheval qui s’est échappé. Un chien d’abord, dans la forêt, un cheval ensuite à travers la plaine, c’est plus qu’il ne faut pour qu’ils aient la certitude qu’une caravane est campée en cet endroit. Donc, soit dans l’après-midi, soit dans la nuit prochaine, attendons-nous à les voir. »

Vers une heure, Bill Stell traversa le barrage et rejoignit les hommes qui observaient les environs.

Pendant son absence, Ben Raddle et Summy retournèrent au bouquet d’arbres, d’où ils avaient aperçu Hunter et Malone sur l’arête du plateau. De ce point, les fumées du volcan étaient visibles. Elles s’élevaient à une cinquantaine de pieds au-dessus du cratère et tourbillonnaient avec force, traversées par d’incessantes langues de feu. La violence des forces volcaniques augmentait d’une façon manifeste. Y avait-il donc lieu de penser que l’éruption ne tarderait pas à se produire ?

C’eût été une explication très nuisible aux projets de l’ingénieur. Le volcan eût, en effet, rejeté des matières aurifères avec ses laves et ses scories, et les Texiens n’auraient eu que la peine de les recueillir. Comment Ben Raddle pourrait-il en disputer la possession ? Au campement, la caravane avait des chances de succès. En rase campagne, il lui serait impossible de lutter avec quelque avantage. Si l’éruption se produisait, elle se ferait au profit de Hunter, et la partie serait irrémédiablement perdue.

L’ingénieur éprouva d’autant plus d’inquiétudes que, contre ce danger, il n’y avait rien à faire, et il revint au campement plus soucieux qu’il n’en était parti.

À l’instant où il arrivait, Summy Skim lui montra le Scout qui accourait en toute hâte. Les deux cousins se portèrent au-devant de lui jusqu’au barrage.