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le volcan d’or.

dement en marche. Un peu après une heure du matin, ils atteignaient le Rio Rubber. Bientôt le jour allait paraître. Déjà l’aube enflammait l’horizon du Nord-Est. Avant de se réunir sous la tente, Ben Raddle, Jane Edgerton, le Scout et Summy Skim observèrent une dernière fois les approches du Golden Mount. Ils ne virent rien d’insolite dans l’ombre blanchissante.

Lorsqu’ils furent seuls, Summy Skim exposa brièvement à ses compagnons les faits survenus entre six heures du matin et cinq heures du soir. Il raconta la première poursuite des orignals inutilement continuée jusqu’à midi, puis la seconde partie de la chasse, lorsque les aboiements du chien s’étaient fait entendre, et enfin, de guerre lasse, la halte au bord de la clairière, où ils avaient trouvé les cendres d’un foyer éteint.

« Il était évident, ajouta-t-il, que des hommes, indigènes ou étrangers, avaient campé en cet endroit, ce qui, d’ailleurs, n’avait rien de bien étonnant.

— En effet, dit le Scout. Il arrive que les équipages des baleiniers débarquent sur le littoral, sans parler des Indiens qui le fréquentent durant la belle saison.

— Mais, reprit Summy Skim, au moment où nous allions revenir au Golden Mount, Neluto découvrit entre les herbes l’arme que voici.

Ben Raddle et le Scout examinèrent le poignard, et, comme Neluto, ils reconnurent au premier coup d’œil que c’était une arme de fabrication espagnole.

— L’aspect de ce poignard, continua Summy, nous fit supposer qu’il avait été perdu assez récemment. Quant à la lettre M qui est gravée sur le manche…

Elle ne pouvait rien vous apprendre, monsieur Skim, interrompit le Scout.

— Non, Bill, et pourtant je n’en sais pas moins devant quel nom il faut la mettre.

— Et ce nom ?.. demanda Ben Raddle.