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le volcan d’or.

lisière ? Summy Skim, qui ne pouvait s’en rendre compte que par le temps écoulé, l’estimait à huit ou dix kilomètres. Le temps ne manquerait donc pas pour revenir au campement, après une halte dont tous deux avaient grand besoin. Éreintés, affamés, ils s’assirent au pied d’un arbre. Les provisions furent tirées des gibecières, et, s’ils mangèrent avec un formidable appétit, ce ne fut pas sans éprouver de vifs regrets de ne pouvoir ajouter des grillades d’orignal à leur menu.

Bien restaurés, les chasseurs hésitèrent un instant sur la direction à suivre. La sagesse commandait en vain de reprendre la route du campement. Summy Skim y paraissait peu disposé. Si revenir bredouille est déjà vexant pour un chasseur, revenir sans son chien est le comble du déshonneur. Or, Stop n’avait pas reparu.

« Où peut-il être ? demanda Summy Skim.

— À la poursuite des orignals, évidemment, répondit l’Indien.

— C’est clair, Neluto. Mais alors, où sont les orignals ? »

Comme pour répondre à cette question, les aboiements de Stop retentirent tout à coup à moins de trois cents toises. Sans échanger d’autres paroles, les deux chasseurs s’élancèrent du côté où la voix du chien se faisait entendre.

La sagesse ni la prudence n’avaient plus la moindre chance d’être écoutées. Summy Skim et Neluto couraient de nouveau à perdre haleine.

Cela pouvait les mener fort loin. En effet, la direction suivie n’était plus celle du Nord-Ouest. C’est vers le Sud-Ouest que se portaient maintenant les orignals, et, derrière eux, Stop acharné à la poursuite, et, derrière Stop, ses maîtres plus enragés encore. Ceux-ci tournaient donc exactement le dos au Golden Mount et au campement.

Après tout, le soleil commençait à peine à décliner vers l’horizon occidental ; si les chasseurs n’étaient pas rentrés pour six