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le volcan d’or.

Trois quarts d’heure plus tard, Summy Skim et l’Indien entraient dans la forêt à deux kilomètres environ du point où paissaient les orignals. Neluto tenait par le collier Stop tout frémissant d’impatience.

« Suivons maintenant la lisière en dedans des arbres, dit Summy Skim. Mais, pour Dieu, ne lâche pas le chien !

— Oui, monsieur Skim, répondit l’Indien, mais, à votre tour, tenez-moi bien, ça ne sera pas de trop ! »

Summy Skim sourit. En vérité il avait assez de peine à se retenir lui-même !

Sous le couvert des arbres, la marche ne s’effectuait pas sans difficultés. Les trembles, les bouleaux et les pins se pressaient les uns contre les autres, et d’épaisses broussailles embarrassaient la marche. Il fallait éviter de faire craquer du pied les branches mortes dont le sol était jonché. Le bruit eût été d’autant plus aisément entendu par les orignals, que nul souffle ne traversait l’espace. Le soleil, devenu plus ardent, inondait de lumière les ramures immobiles. Aucun pépiement d’oiseau ne frappait l’oreille, aucune rumeur ne venait des profondeurs de la forêt.

Il était plus de neuf heures, lorsque les deux chasseurs firent halte à moins de trois cents pieds de l’endroit occupé par les orignals. Les uns pâturaient et se désaltéraient à un rio qui sortait du bois ; les autres, couchés sur l’herbe, étaient probablement endormis. Le troupeau ne manifestait aucune inquiétude. Cependant, à n’en pas douter, la moindre alerte le mettrait en fuite, et très probablement dans la direction du Sud, vers les sources de la Porcupine River.

Summy Skim et Neluto n’étaient pas gens à se reposer, bien qu’ils en eussent besoin. Puisque l’occasion d’un heureux coup de fusil se présentait, ils ne la laisseraient pas échapper.

Les voici donc, la carabine armée, le doigt sur la gâchette, qui se faufilent entre les broussailles, en rampant le long de la lisière