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le volcan d’or.

trer des orignals et d’en abattre une couple. Ce désir, il n’avait pu le satisfaire depuis son arrivée au Klondike. À peine si deux ou trois de ces animaux avaient été signalés aux environs de Dawson City ou sur le territoire du Fort Miles Creek. La nouvelle apportée par Neluto était donc de nature à surexciter ses instincts cynégétiques.

— Viens ! » dit-il à l’Indien.

Tous deux quittèrent le campement et longèrent pendant quelques centaines de pas la base du Golden Mount. Parvenu au tournant du dernier contrefort méridional, Summy put, de ses propres yeux, apercevoir la troupe des orignals qui remontaient tranquillement vers le Nord-Ouest à travers la vaste plaine.

Malgré le violent désir qu’il éprouva de commencer immédiatement la poursuite, il eut la sagesse de remettre au lendemain l’accomplissement de son projet. Il était trop tard pour partir en chasse. Le principal, d’ailleurs, était que ces ruminants eussent paru aux environs. On saurait bien les retrouver.

Aussitôt rentré au camp, Summy fit connaître son dessein à Ben Raddle. Comme les bras ne manquaient pas pour achever le canal, l’ingénieur ne vit aucun inconvénient à se priver de Neluto pendant une journée. Il fut donc convenu que les deux chasseurs se lanceraient dès cinq heures du matin sur les traces des orignals.

« Mais, recommanda Ben Raddle, tu me promets, Summy, de ne pas trop t’éloigner…

— C’est aux orignals que tu devrais faire cette recommandation, répondit Summy Skim en riant.

— Non, Summy, c’est bien à toi que je la fais. Il y a toujours à redouter quelques mauvaises rencontres dans ce pays désert.

— C’est précisément parce qu’il est désert qu’il est sûr, répliqua Summy.

— Soit ! Summy. Promets-moi, cependant, d’être de retour dans l’après-midi.