Page:Verne - Le volcan d'or.pdf/397

Cette page a été validée par deux contributeurs.
361
où ben raddle intervient.

pas pour elle un Green Valley plein de mains ouvertes et de cœurs aimants ?

« Tiens ! s’écria tout à coup Neluto qui, de tous, avait la meilleure vue, on dirait…

— Quoi donc ? demanda Ben Raddle.

— Rien, répondit Neluto. Et pourtant j’ai cru voir…

— Quoi donc, enfin ? insista Ben Raddle.

— Je ne sais trop, dit l’Indien hésitant… Il m’a semblé… Une fumée, peut-être.

— Une fumée ! s’écria l’ingénieur. Dans quelle direction ?

— Par là, expliqua Neluto en montrant la forêt qui commençait dans l’Ouest à trois milles du volcan.

— Dans la forêt ? sur la lisière ?

— Non.

— Dans l’intérieur, sous les arbres, alors ?

— Oui.

— À quelle distance ?

— Heu !.. deux ou trois milles dans les arbres… moins peut-être…

— Ou davantage, acheva Ben Raddle impatienté. Je connais le refrain, mon brave Neluto. Je ne vois rien, en tout cas.

— Je ne vois plus rien non plus, dit Neluto… Et même je ne suis pas sûr d’avoir vu… C’était si peu de chose… J’ai pu me tromper. »

C’était la première fois, depuis que l’on avait atteint le littoral de l’océan Polaire, que la présence de l’homme était signalée dans ces régions hyperboréennes. Une fumée au-dessus des arbres, cela voulait dire qu’une troupe campait en ce moment à leur abri, et, quelle que fût cette troupe, il n’y avait rien de bon à en attendre.

Quels étaient ces gens ? Des chasseurs ? N’étaient-ils pas plutôt des prospecteurs à la recherche du Volcan d’Or dont l’existence leur aurait été signalée ?