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où ben raddle intervient.

La proposition était sage, en effet, et l’on partit sur-le-champ. Rendus plus adroits par la répétition du même exercice, les ascensionnistes, auxquels s’était joint Neluto, ne mirent qu’une heure et demie pour arriver au cratère.

Il leur fut impossible de s’en approcher autant que la première fois. Les vapeurs, plus hautes et plus épaisses, étaient zébrées de longues flammes, et la chaleur, près du cratère, était réellement intolérable. Le volcan, toutefois, continuait à ne projeter ni laves, ni scories.

« Décidément, fit observer Summy Skim, il n’est guère généreux, ce Golden Mount, et, s’il a des pépites, il les garde précieusement.

— On les lui prendra de force, puisqu’il ne veut pas les donner de bon gré, » répondit Jane Edgerton.

En tout cas, les phénomènes éruptifs se manifestaient maintenant avec plus d’énergie. Le grondement intérieur rappelait celui d’une chaudière soumise à une haute pression et dont les tôles ronflent sous l’action du feu. Une éruption se préparait incontestablement. Mais peut-être s’écoulerait-il des semaines et des mois avant que le volcan lançât dans l’espace sa substance enflammée.

Aussi Ben Raddle, après avoir observé l’état actuel du cratère, ne songea-t-il point à interrompre les travaux commencés, et résolut-il au contraire de les pousser avec un surcroît d’activité.

Avant de redescendre, les excursionnistes promenèrent leurs regards autour d’eux. La contrée semblait déserte. Rien d’insolite n’apparaissait, ni dans la plaine, ni sur la mer. Sous ce rapport, Ben Raddle et ses compagnons avaient lieu d’être satisfaits. Le secret du Golden Mount devait être ignoré de tous.

Le dos tourné au cratère, Ben Raddle et ses compagnons s’oubliaient dans la contemplation du vaste horizon. Summy tout particulièrement semblait perdu dans un rêve intérieur. Les yeux