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le volcan d’or.

Et de quoi eût-on parlé, si ce n’est du sujet constant des préoccupations de tous ? On causait du Golden Mount, des richesses qu’il recélait dans ses flancs et de l’impossibilité où l’on était de les atteindre. Au cours de la conversation, un des prospecteurs, proposa, comme la chose la plus simple, d’éventrer la montagne à coups de mine.

« Toute notre provision de poudre n’y suffirait pas, répondit Bill Stell, et d’ailleurs, en admettant que l’on pût pratiquer une brèche, qu’en sortirait-il ?

— Un torrent de pépites peut-être, dit le Canadien.

— Non, dit le Scout, rien que des vapeurs. Elles s’échapperaient par là au lieu de sortir par la cheminée, et nous ne serions pas plus avancés.

— Que faire alors ?

— Attendre.

— Attendre ! protesta un autre des anciens ouvriers du claim 129. Bientôt nous ne le pourrons plus. Dans deux mois, au plus tard, il nous faudra partir, si nous ne voulons pas être surpris par l’hiver.

— Eh bien ! nous partirons, déclara Ben Raddle prenant la parole à son tour. Nous rentrerons à Dawson City et nous reviendrons aux premiers beaux jours.

— Hein ? fit Summy Skim en se levant d’un bond, subir un autre hiver au Klondike !

— Oui, affirma nettement Ben Raddle. Libre à toi de retourner à Montréal. Quant à moi, je resterai à Dawson. L’éruption viendra tôt ou tard. Je veux être là.

Jane Edgerton intervint dans la discussion qui tournait mal.

Elle demanda :

— N’existe-t-il donc aucun moyen de la provoquer, cette éruption ?

— Aucun, dit Ben Raddle, nous ne pouvons… »

Comme frappé d’une idée soudaine, l’ingénieur s’interrompit