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une complication inattendue.

l’existence du Golden Mount, ne vous a-t-il pas parlé d’un volcan éteint ?

— En effet, Bill.

— Il l’avait, je crois, gravi jusqu’au sommet ?

— Oui. Et même il avait visité le cratère. Mais, depuis cette époque, les forces éruptives ont eu le temps de se réveiller.

— Il n’y a pas lieu d’en douter, répondit le Scout, puisque des volutes de fumée s’élèvent en ce moment de la montagne. Je me demande si, dans ces conditions, le cratère ne va pas être inaccessible.

Ben Raddle avait pour sa part déjà réfléchi à cette éventualité. Il ne s’agissait plus d’un volcan éteint, mais d’un volcan endormi seulement, et qui se réveillait.

— C’est possible, en effet, répondit-il, mais ce contretemps peut aussi avoir son bon côté. Pourquoi une éruption ne nous épargnerait-elle pas du travail, en vidant le Golden Mount des pépites qu’il renferme ? Nous n’aurions alors qu’à les ramasser au pied de la montagne. Demain, lorsque nous aurons fait l’ascension, nous agirons suivant les circonstances. »

La surveillance du campement fut organisée par le Scout, mais la nuit ne fut pas troublée, si ce n’est par quelques lointains grognements d’ours, qui ne s’aventurèrent pas jusqu’au Golden Mount.

Dès cinq heures tous furent sur pied.

L’imagination aidant, Summy Skim ne contemplait tout de même pas sans quelque intérêt ce fameux Golden Mount.

« Sais-tu à quoi je pense, Ben ? demanda-t-il à son cousin.

— Non, Summy, répondit Ben Raddle. Mais je le saurai quand tu me l’auras dit.

— Probable, Ben. Eh bien ! je pense que, si notre oncle Josias avait fait une pareille découverte, il serait retourné dans son pays frayer avec les milliardaires du nouveau monde, au lieu de mourir au Klondike… ce qui nous aurait évité d’y venir.