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le volcan d’or.

pas engagée dans le réseau hydrographique du delta. Le Scout se demandait comment il s’en fût tiré. Tant de rios à traverser, s’ils n’étaient pas guéables, auraient occasionné les plus sérieux embarras. On aurait été contraint de laisser en arrière une partie du matériel, quitte à venir le reprendre plus tard.

Le 8 juin, à la halte du soir, on ne devait pas être à plus de sept ou huit lieues du littoral, qu’on atteindrait le lendemain sans aucun doute.

Ben Raddle jugea le moment venu de faire connaître à ses compagnons le véritable but du voyage. Il raconta donc l’histoire de Jacques Ledun et répéta les confidences du malheureux Français à la troupe des prospecteurs groupés en cercle autour de lui.

Ce fut une explosion de joie. Tous les regards se tendirent vers le Nord, dans l’espoir d’apercevoir le sommet du Golden Mount. Même en admettant qu’il n’eût que de cinq à six cents pieds d’altitude, il aurait été visible à cette distance.

Le soleil était encore assez haut dans le ciel. Mais, par malheur, quelques brumes s’accumulaient à l’horizon. Rien n’apparut à ces yeux impatients.

On conçoit à quel degré de nervosité était arrivé le personnel de la caravane, et, plus que tous les autres, Ben Raddle absorbé depuis si longtemps par son idée fixe qui serait sous peu d’heures une réalité ou un rêve.

Jane Edgerton partageait la surexcitation de l’ingénieur. Ils ne pouvaient tous deux tenir en place. Si le Scout et Summy Skim ne leur eussent fait entendre raison, ils auraient repris la marche au milieu de l’obscurité.

« Mais, nom d’une pipe ! calme-toi, Ben ; calmez-vous, mademoiselle Jane, répétait Summy Skim. Patientez jusqu’à demain. Si le Golden Mount est là, vous le trouverez à sa place. Il ne s’envolera pas, que diable ! et il est bien inutile de quitter notre campement pendant la nuit pour être fixé quelques heures plus tôt. »