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où l’on touche au but.

Les trois jours s’écoulèrent dans un repos absolu, et aucun incident ne marqua le séjour de la caravane au Fort Mac Pherson. Lorsque l’heure du départ arriva, tous, bien reposés, étaient prêts à repartir d’un cœur joyeux.

Dans la matinée du 2 juin, la petite troupe se reforma sous la conduite du Scout, qui ne ménagea pas à l’agent-chef et à ses camarades des remerciements aussi sincères que mérités, puis elle se remit en marche sur la rive droite de la Peel River.

Ben Raddle, Summy Skim et Jane Edgerton avaient repris place dans la carriole conduite par Neluto. Les autres attelages suivaient sous la direction du Scout. Celui-ci ne connaissait plus le territoire qu’il traversait, ses voyages antérieurs ne l’ayant jamais conduit au delà du Fort Mac Pherson.

C’était donc aux renseignements possédés par l’ingénieur qu’il convenait de s’attacher maintenant. Sa carte, où était reporté le Golden Mount, d’après les relèvements de Jacques Ledun, montrait que la route, à partir du Fort Mac Pherson, obliquait légèrement sur la gauche de la Peel River.

À midi la halte s’organisa près d’un rio, à l’orée d’un bois de sapins. Les animaux furent mis au pâturage dans une prairie voisine. Le temps était rafraîchi par une légère brise du Nord-Est, et le ciel voilé de quelques nuages.

On était en pays plat. Le regard n’était arrêté qu’au levant par les premières tumescences de la chaîne des Montagnes Rocheuses. La distance à parcourir jusqu’au Golden Mount, distance qui, d’après la carte, ne devait pas excéder deux cents kilomètres, n’exigerait, dans ces conditions, que cinq ou six jours, s’il ne se produisait aucun retard.

Tout en causant pendant la halte, Bill Stell fut conduit à dire :

« Enfin, monsieur Summy, nous voilà au terme du voyage. Bientôt nous n’aurons plus qu’à songer au retour.

— Mon cher Bill, répondit Summy, un voyage n’est terminé que lorsqu’on est revenu chez soi, et, en ce qui concerne