Page:Verne - Le volcan d'or.pdf/357

Cette page a été validée par deux contributeurs.
323
où l’on touche au but.

du Nord-Ouest, mais non sans avoir fait usage de leurs carabines contre les agents de la Compagnie, dont, par bonheur, aucun ne fut atteint.

À dater de cette alerte, un retour offensif étant toujours à craindre, la garnison du Fort Mac Pherson se tint jour et nuit sur le qui-vive. Et vraiment ne dut-elle pas s’applaudir d’avoir fait bonne garde, lorsque, cinq jours plus tard, le 30 mai, une nouvelle troupe fut signalée, qui se dirigeait également vers le fort, en descendant la rive droite du cours d’eau ?

Grande fut la surprise de la caravane du Scout — car c’était elle — lorsqu’elle vit apparaître sur la courtine une douzaine d’hommes armés, qui lui intimèrent l’ordre de s’éloigner.

Il fallut parlementer.

L’agent-chef reconnut enfin qu’il avait affaire à des Canadiens, et, circonstance des plus heureuses, il se trouva que Bill Stell et lui étaient d’anciennes connaissances, du temps que tous deux servaient dans la milice du Dominion. Aussitôt, la porte du Fort Mac Pherson s’ouvrit toute grande, et la caravane pénétra dans la cour intérieure où il lui fut fait bon accueil.

L’agent-chef donna alors l’explication de son attitude à l’approche d’une troupe d’étrangers. Il raconta qu’une bande d’Américains et d’Indiens avait fait quelques jours auparavant une démonstration hostile contre le fort, qu’elle avait tenté d’y entrer par la violence, et qu’il avait fallu la repousser à coups de carabine. Que voulaient ces rôdeurs ? On l’ignorait. La méfiance de la garnison se justifiait en tous cas après cette échauffourée.

« Cette bande, qu’est-elle devenue ? demanda le Scout.

— Son coup manqué, répondit l’agent-chef, elle a continué sa route.

— De quel côté ?

— Vers le Nord-Ouest.

— Puisque nous allons prendre celle du Nord, dit Ben Raddle, il est probable que nous ne la rencontrerons pas.