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VI

OÙ L’ON TOUCHE AU BUT.


Situé à peu près par 135° de longitude Ouest et 67° de latitude, le Fort Mac Pherson était à cette époque le poste le plus septentrional que possédât la Compagnie de la baie d’Hudson dans le Nord-Amérique. Il commandait toute la partie de territoire arrosée par les nombreux bras qui se ramifient à l’estuaire de la Mackensie sur la mer Polaire Arctique ; C’est là que les chasseurs de fourrures trouvaient à se ravitailler, et aussi à se défendre contre les bandes d’Indiens errant à travers les plaines du Haut-Dominion.

Ce fort, élevé sur la rive droite de la Peel River, se tenait le plus possible en communication avec le Fort Good Hope, bâti en amont au bord de la Mackensie. Les stocks de pelleteries refluaient de l’un vers l’autre, pour être ensuite transportés sous bonne escorte dans l’entrepôt central de la Compagnie.

Le Fort Mac Pherson est constitué par un vaste magasin au-dessus duquel se succèdent la chambre de l’agent-chef, le poste de ses hommes et une salle munie de lits de camp pouvant contenir une vingtaine de personnes. En bas sont disposées des écuries où les attelages de chevaux et de mules peuvent trouver place. Les forêts voisines fournissent le combustible nécessaire pour combattre les grands froids de la saison glaciale.

Le bois ne manque pas et ne manquera pas pendant nombre d’années encore. Quant à la nourriture, elle est assurée régulièrement chaque été par les ravitailleurs de la Compagnie, la chasse et la pêche alimentant, d’ailleurs, largement les réserves.

Le Fort Mac Pherson est commandé par un agent-chef, ayant sous ses ordres une vingtaine d’hommes originaires du Canada et de la Colombie britannique, véritables soldats soumis à une