Page:Verne - Le volcan d'or.pdf/35

Cette page a été validée par deux contributeurs.
17
où summy skim s’engage malgré lui.

de nos intérêts, ou, ce qui me paraît infiniment plus probable, il n’en a aucune, et nous ne nous en occuperons même pas.

— Tu as raison, accorda Ben Raddle. Mais rien ne presse… Avec ces placers, on ne sait jamais… On les croit pauvres, épuisés… et un coup de pioche vous donne une fortune.

À ces mots, Summy Skim sentit poindre un commencement d’inquiétude.

— Eh bien, mon cher Ben, dit-il en s’échauffant, c’est précisément ce que doivent savoir les gens de la partie, ceux qui exploitent en ce moment ces fameux gisements du Klondike. Si le claim de Forty Miles Creek vaut quelque chose, nous essaierons, je le répète, de nous en défaire au prix le plus avantageux… Mais comme il est probable, n’est-ce pas ? que notre oncle Lacoste ait quitté ce monde juste au moment d’être millionnaire !..

— C’est ce qui reste à déterminer, répondit Ben Raddle. Le métier de prospecteur est fécond en surprises de ce genre. On est toujours à la veille de découvrir une heureuse veine, et, par ce mot de veine, je n’entends pas dire la chance, mais le filon aurifère où les pépites abondent. Enfin il est, tu ne le contesteras pas, de ces chercheurs d’or qui n’ont point eu à se plaindre…

— Oui, répondit Summy Skim, un sur cent, sur mille, sur cent mille plutôt, et au prix de quels soucis, de quelles fatigues, et l’on peut ajouter de quelles misères !..

— Voilà de belles phrases, Summy, dit Ben Raddle, mais rien que des phrases. Moi, ce n’est pas sur de la littérature que j’entends raisonner, mais sur des faits, rien que des faits.

Summy Skim, sentant, sans autrement s’en étonner, où son cousin voulait en venir, se raccrocha au thème familier, et l’éternelle discussion recommença une fois de plus.

— Mon cher ami, est-ce que l’héritage que nous ont laissé nos parents n’est pas suffisant ? Est-ce que notre patrimoine ne nous