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le volcan d’or.

était résolu, le concours du Scout devenait très précieux et en multipliait les chances de succès.

Quant à Neluto, l’expédition dont il ignorait le véritable but lui souriait beaucoup. Quelles belles chasses devaient offrir ces territoires à peine visités jusqu’alors !

« Il reste à savoir à qui ils les offrent, ces chasses, observa Summy Skim.

— Mais… à nous, répondit Neluto, quelque peu étonné de la remarque.

— À moins que ce ne soit nous qu’on chasse ! » riposta Summy, prouvant ainsi à Neluto qu’il avait mal choisi l’occasion d’être exceptionnellement affirmatif.

En effet, les régions septentrionales sont parcourues, pendant la belle saison, par des bandes d’Indiens dont il n’y a rien de bon à attendre, et contre lesquels les agents de la Compagnie de la baie d’Hudson ont souvent eu à se défendre.

Les préparatifs furent rapidement faits. Le Scout, prêt à partir avec ses hommes pour le Nord comme pour le Sud, se procura sans peine le matériel nécessaire : chariots, canot portatif, tentes, attelages de mules dont la nourriture est assurée sur ces plaines verdoyantes, et, par suite, bien préférables aux attelages de chiens. Quant aux vivres, sans parler de ce que produirait la chasse ou la pêche, il fut facile de s’en assurer pour plusieurs mois, Dawson City venant d’être ravitaillé par les sociétés qui desservent les gisements du Klondike, dès le rétablissement des communications avec Skagway et Vancouver. Les munitions ne manquaient pas non plus, et, s’il y avait lieu de recourir aux carabines, elles ne resteraient point muettes.

La caravane, sous la direction du Scout, allait comprendre les deux cousins, Jane Edgerton, Neluto avec sa carriole et son cheval, Patrick Richardson, neuf Canadiens qui avaient travaillé sur le 129, et six au service de Bill Stell, soit au total vingt et