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un hiver au klondike.

prolonger leur séjour au Klondike. Le 129 ne rencontrerait plus d’acquéreurs, maintenant qu’il gisait sous une profonde masse d’eau. Le mieux serait donc de quitter le plus tôt possible cet abominable pays où, ainsi que l’avait dit bien souvent Summy Skim, non sans quelque raison, des gens sains d’esprit et de corps n’auraient jamais dû mettre le pied.

Mais un prompt retour serait-il possible ? La guérison de Ben Raddle n’exigerait-elle pas de longs jours, des semaines, des mois peut-être ?

La première quinzaine d’août allait bientôt prendre fin. La seconde ne s’achèverait pas sans que l’hiver, si précoce sous cette haute latitude, ne fermât les régions lacustres et la passe du Chilkoot. Le Yukon lui-même ne tarderait pas à devenir impraticable, et les derniers steamboats seraient partis pour le descendre jusqu’à son embouchure, avant que Ben Raddle fût en état de s’y embarquer.

C’était, dans ce cas, tout un hiver à passer à Dawson. Or, la perspective de rester ensevelis sept ou huit mois sous les neiges du Klondike, avec des froids de cinquante ou soixante degrés, n’était rien moins qu’agréable. Pour éviter une telle calamité, il convenait de rentrer à Dawson City en toute hâte, et de confier le blessé au docteur Pilcox, avec injonction de le guérir dans le plus court délai.

Fort heureusement, — car la question des transports ne laissait pas d’être épineuse, — Neluto retrouva sa carriole intacte sur l’épaulement où il l’avait remisée et que les eaux n’avaient pas atteint. Quant au cheval qui, pâturant en liberté, s’était enfui au moment du cataclysme, il put être repris et ramené à ses maîtres.

« Partons ! s’écria aussitôt Summy Skim. Partons à l’instant !

Ben Raddle lui saisit la main.

— Mon pauvre Summy, dit-il, me pardonneras-tu ? Si tu savais