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la nuit du 5 au 6 août.

par ces mains vigoureuses, se transformaient en armes terribles. Le sang n’eût pas tardé à jaillir, et peut-être y aurait-il eu mort d’homme, si une ronde de police n’eût, précisément au même instant, paru sur cette partie du Forty Miles.

Grâce à cette cinquantaine d’hommes résolus, les troubles furent rapidement comprimés.

Ce fut Ben Raddle qui s’adressa le premier à Hunter, que la fureur empêchait de parler.

— De quel droit, lui dit-il, avez-vous voulu nous voler notre bien ?

— Ton bien ? vociféra Hunter, dans un tutoiement grossier, garde-le, ton bien !.. Tu ne l’auras pas longtemps !

— Essayez de le reprendre, menaça Summy en serrant les poings.

— Oh ! quant à toi, hurla Hunter qui écumait littéralement, nous avons un vieux compte à régler tous les deux !

— Quand il vous plaira, dit Summy Skim.

— Quand il me plaira ?.. Eh bien !..

Hunter s’interrompit tout à coup. Précédée de Patrick, Jane Edgerton, revenant du travail quotidien, arrivait comme chaque soir sur le claim 129. Intriguée, elle s’approchait à grands pas du groupe bruyant qui gesticulait sur la frontière. Hunter la reconnut sur-le-champ.

— Eh ! dit-il en ricanant, tout s’explique ! Le vaillant défenseur de femmes travaillait pour son compte !

— Misérable lâche ! s’écria Summy indigné.

— Lâche !..

— Oui, lâche ! répéta Summy Skim, qui ne se possédait plus, et trop lâche pour rendre raison à un homme.

— Tu le verras ! hurla Hunter. Je te retrouverai !

— Quand vous voudrez, répliqua Summy Skim. Dès demain.

— Oui, demain ! » dit Hunter.

Repoussés par les hommes de police, qui remirent le piquet à