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le volcan d’or.

temps, se livrer à son plaisir favori. La pluie tombait parfois à torrents, et force était de rester à l’abri dans la maisonnette. Le lavage des sables devenait très difficile dans ces conditions : les puits se remplissaient jusqu’à l’orifice, et leur trop-plein s’écoulait à la surface du claim couvert d’une boue épaisse où l’on s’enfonçait jusqu’aux genoux.

On profita de ces loisirs forcés pour peser et mettre en sacs la poudre d’or recueillie. Le rendement du 129 avait un peu baissé au cours des quinze derniers jours. La prochaine expédition à Dawson ne serait cependant pas inférieure à dix mille dollars.

L’exploitation de Jane Edgerton s’améliorait au contraire peu à peu. Chaque jour donnait un profit plus grand que celui de la veille, et elle put joindre près de douze mille dollars lui appartenant aux dix mille dollars des deux cousins.

Le travail ne fut repris que le 3 août dans l’après-midi. Après une matinée pluvieuse, le ciel se rasséréna sous l’influence du vent de Sud-Est. Mais on devait s’attendre à des orages qui, à cette époque de l’année, sont terribles et occasionnent parfois de véritables désastres.

Les deux Texiens revinrent ce jour-là de leur expédition. Ils s’enfermèrent aussitôt dans leur maison et ne se montrèrent pas de toute la matinée du 4 août.

Quant à Summy Skim, il profita de l’éclaircie pour se remettre en chasse. Quelques ours venaient d’être signalés en aval, et il ne désirait rien tant que se rencontrer avec un de ces redoutables plantigrades. Il n’en serait pas à son coup d’essai d’ailleurs. Plus d’un étaient déjà tombés sous ses balles dans les forêts de Green Valley.

Au cours de cette journée, Lorique eut un heureux coup de pioche. En creusant un trou presque à la limite du claim, il découvrit une pépite dont la valeur ne devait pas être inférieure à quatre cents dollars, soit deux mille francs en monnaie fran-