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le volcan d’or.

hommes eussent jamais recueilli une pépite de valeur. Mais enfin les profits étaient très supérieurs aux dépenses, et, le 20 juillet, un nouvel envoi de douze mille dollars put être fait, au crédit de MM. Summy Skim et Ben Raddle, dans les caisses de l’American Trading and Transportation Company.

Summy Skim se frottait les mains.

« C’est M. William Broll, dit-il, qui va faire une tête ! »

Il n’était pas douteux désormais, en effet, que les bénéfices de la campagne ne s’élevassent à beaucoup plus de cent mille francs. Il y aurait donc lieu de tenir haut le prix du 129, lorsque les acquéreurs se présenteraient.

Sur le claim 127 bis, les événements prenaient également une tournure favorable. Jane Edgerton, une faible partie de son terrain déblayée, arrivait enfin à la période de rendement. Déjà, plus de trois mille dollars de poudre d’or lui appartenant étaient mis en réserve dans la maisonnette des deux cousins, en attendant le prochain envoi à Dawson. Selon toute probabilité, elle aurait, en fin de saison, retiré de son claim une cinquantaine de mille francs, malgré les difficultés et les lenteurs du début.

Vers la fin de juillet, Summy Skim fit une proposition non dénuée de quelque apparence de raison :

« Je ne vois pas pourquoi, dit-il, on serait obligé de rester ici, et pourquoi mademoiselle Jane et nous, nous ne vendrions pas nos claims ?

— Parce que, répondit Ben Raddle, cette opération ne peut se faire à de bons prix avant la rectification de la frontière.

— Eh ! riposta Summy, que le diable emporte le cent quarante et unième méridien ! Une vente peut se faire par correspondance, par intermédiaire, à Montréal, dans l’étude de maître Snubbin, aussi bien qu’à Dawson City.

— Non dans des conditions aussi favorables, répliqua Ben Raddle.