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le volcan d’or.

pouvait se demander si les prévisions du contre-maître reposaient sur des bases sérieuses.

Pendant le mois de juin, le temps fut assez beau. Plusieurs orages éclatèrent, très violents parfois, mais passèrent vite. Les travaux interrompus étaient aussitôt repris le long du Forty Miles Creek.

Dans les premiers jours de juillet, tout ce que les propriétaires du claim 129 purent faire, ce fut d’envoyer à Dawson une somme de trois mille dollars qui fut déposée au crédit de leur compte dans les caisses de l’American Trading and Transportation Company.

« J’en mettrais de ma poche, si elle n’était pas vide, disait Summy Skim, pour leur envoyer davantage, afin qu’ils regrettent d’avoir laissé échapper le claim 129… Mais trois mille dollars !.. Ils vont rire de nous.

— Patience, Summy, patience ! répondait Ben Raddle. Ça viendra. »

En tout cas, pour que ça vienne, comme disait l’ingénieur, il fallait agir vite. En juillet, la belle saison n’a plus que deux mois à courir. Le soleil, qui se couche à dix heures et demie, reparaît avant une heure du matin au-dessus de l’horizon. Et encore, entre son lever et son coucher, règne-t-il un crépuscule qui laisse à peine voir les constellations circumpolaires. Avec une seconde équipe remplaçant la première, les prospecteurs auraient pu continuer le travail. C’est ainsi qu’on procédait sur les placers situés au delà de la frontière, sur le territoire de l’Alaska, où les Américains déployaient une incroyable activité.

Au grand regret de Ben Raddle, il était impossible de les imiter. Lorique, malgré ses recherches, n’avait pu réunir plus de quarante travailleurs.

Sur le claim 127 bis, Jane Edgerton se heurtait à une difficulté semblable. Force lui était de se contenter d’une dizaine d’ouvriers. À n’importe quel prix, impossible d’en trouver davantage.