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exploitation.

Ces deux procédés, assez efficaces, donnent de bons résultats, mais ils exigent l’installation d’une pompe pour élever l’eau jusqu’à l’extrémité supérieure du sluice ou du rocker, ce qui augmente notablement le prix de l’appareil. Lorsqu’il s’agit de claims de montagnes, on peut quelquefois utiliser des chutes naturelles, mais, à la surface des claims de rivières, il faut nécessairement recourir à un moyen mécanique qui nécessite une assez forte dépense.

L’exploitation du 129 fut donc recommencée dans des conditions meilleures.

Tout en philosophant à sa manière, Summy Skim ne se lassait pas d’observer avec quelle ardeur, quelle passion, Ben Raddle se livrait à ce travail.

« Décidément, se disait-il, Ben n’a point échappé à l’épidémie régnante, et fasse Dieu que je ne sois pas pris à mon tour ! Je crains bien que l’on n’en guérisse pas, même après fortune faite, et qu’il ne suffise pas d’avoir assez d’or !.. Non ! il faut en avoir trop, et peut-être trop n’est-il pas encore assez ! »

Les propriétaires du 129 n’en étaient pas là, à beaucoup près. Que ce gisement fût riche si l’on en voulait croire le contre-maître, soit ! En tout cas, il ne livrait pas généreusement ses richesses. Il y avait des difficultés pour atteindre la couche aurifère qui courait à travers le sol en suivant le cours du Forty Miles. Ben Raddle dut reconnaître que les puits n’avaient pas une profondeur suffisante et qu’il fallait les forer plus avant. Grosse besogne, à cette époque de l’année, où la gelée ne produisait plus la solidification des parois.

Mais, en vérité, était-il sage de se lancer dans ces travaux coûteux, et ne valait-il pas mieux les laisser aux syndicats ou aux particuliers qui se rendraient acquéreurs du claim ? Ben Raddle ne devait-il pas se borner au rendement des plats et du rocker ?

Il est vrai que les plats atteignaient à peine un quart de dollar. Au prix où l’on payait le personnel, le profit était mince, et l’on