Page:Verne - Le volcan d'or.pdf/244

Cette page a été validée par deux contributeurs.
218
le volcan d’or.

quelques ouvriers. Vers la fin de la journée, Lorique était parvenu à en embaucher une trentaine à des salaires très élevés qui dépassaient souvent dix dollars par jour.

Tels étaient, d’ailleurs, les prix qui avaient cours alors dans la région de la Bonanza. Nombre d’ouvriers se faisaient de soixante-quinze à quatre-vingts francs par jour, et beaucoup d’entre eux s’enrichissaient, car ils ne dépensaient pas cet argent aussi facilement qu’ils le gagnaient.

Qu’on ne s’étonne pas de cette élévation des salaires. Sur les gisements du Sookum, par exemple, un ouvrier recueillait jusqu’à cent dollars par heure. En réalité, il ne prélevait pour lui-même que la centième partie de son gain.

Il a été dit que le matériel du 129 était des plus rudimentaires : des plats et des écuelles, voilà tout. Mais, si Josias Lacoste n’avait pas cru devoir compléter cet outillage par trop primitif, ce qu’il n’avait pas fait, son neveu voulut le faire. Avec le concours du contre-maître, et en y mettant un bon prix, deux « rockers » furent ajoutés au matériel du 129.

Le rocker est tout simplement une boîte longue de trois pieds, large de deux, une sorte de bière montée sur bascule. À l’intérieur est placé un sas muni d’un carré de laine, qui retient les grains d’or en laissant passer le sable. À l’extrémité inférieure de cet appareil, auquel sa bascule permet d’imprimer des secousses régulières, une certaine quantité de mercure s’amalgame au métal, quand la finesse de celui-ci empêche qu’il soit retenu à la main.

Plutôt qu’un rocker, Ben Raddle aurait désiré établir un sluice, et, n’ayant pu s’en procurer un, il songeait à le construire. C’est un conduit en bois que sillonnent, de six pouces en six pouces, des rainures transversales. Lorsqu’on y lance un courant de boue liquide, la terre et le quartz sont entraînés, tandis que les rainures retiennent l’or en raison de son poids spécifique.