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le volcan d’or.

barrière de rocs sortait insensiblement du thalweg, s’engagèrent sur l’étage supérieur en revenant vers le creek. La marche était extrêmement difficile au milieu de l’éboulis de blocs parfois énormes qui le recouvrait, et il fallut près d’une heure aux excursionnistes pour arriver à la rivière.

Nulle part, malgré la plus patiente recherche, Ben Raddle ne put découvrir la moindre parcelle de sable. Ce n’était partout qu’un chaos de pierres et de rochers, dans l’intervalle desquels on discernait encore d’autres roches plus profondément encaissées.

« Il sera malaisé de prouver expérimentalement ma théorie, fit observer Ben Raddle en atteignant le bord taillé à pic comme une falaise au-dessus du courant.

— Moins que tu ne crois, peut-être, répondit Summy, qui, à quelques mètres de là, semblait avoir fait une découverte intéressante. Voici du sable, Ben.

Ben Raddle rejoignit son cousin. Un carré de sable, grand à peine comme un mouchoir de poche, apparaissait en effet entre deux roches.

— Et du sable magnifique ! s’écria Ben après un instant d’examen. C’est miracle que personne ne l’ait trouvé avant nous. Regarde sa coloration, Summy ; regardez, mademoiselle Jane. Je parie cent contre un que ce sable-là donne du cinquante dollars au plat !

Il n’y avait aucun moyen de vérifier sur place l’affirmation de l’ingénieur. Hâtivement, on remplit poches et chapeaux du précieux dépôt, et l’on refit en sens inverse le chemin parcouru.

Dès que l’on fut revenu près du creek, le sable lavé abandonna son métal, et Ben Raddle eut la satisfaction de constater que son évaluation avait été trop modeste de moitié. Le rendement ne pouvait être estimé à moins de cent dollars au plat.

— Cent dollars ! s’écrièrent Jane et Summy émerveillés.

— Au bas mot, affirma catégoriquement Ben Raddle.