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le volcan d’or.

que son cousin finirait par prendre goût à ce qui le passionnait lui-même.

Aussi, quand il eut examiné les comptes de l’oncle Josias, quand le contre-maître lui eut fourni tous les documents de nature à le renseigner, il demanda sans préambule :

« Si vous aviez maintenant à recruter un personnel, le pourriez-vous, Lorique ?

— Je n’en doute pas, monsieur Raddle, répondit le contremaître. Des milliers d’émigrants cherchent de l’ouvrage dans le district et n’en trouvent pas. Il en arrive tous les jours sur les gisements du Forty Miles. Je pense même que, vu l’affluence, ils ne pourraient prétendre à des salaires très élevés.

— Il ne vous faudrait qu’une cinquantaine de mineurs ?

— Tout au plus. M. Josias Lacoste n’en a jamais employé davantage.

— En combien de temps auriez-vous réuni ce personnel ? demanda Ben Raddle.

— En vingt-quatre heures.

Puis, après un instant, le contre-maître ajouta :

« Auriez-vous donc l’intention de prospecter pour votre compte, monsieur Raddle ?

— Peut-être… Du moins, tant que nous n’aurons pas cédé le 129 à son prix.

— En effet, cela vous permettrait de mieux apprécier sa valeur.

— D’ailleurs, observa Ben Raddle, que faire ici, jusqu’au jour où la question de frontière sera réglée d’une façon ou d’une autre ?

— C’est juste, approuva le contre-maître. Mais, qu’il soit américain ou canadien, le 129 n’en vaut pas moins ce qu’il vaut. Pour moi, j’ai toujours eu l’idée que les claims des affluents de gauche du Yukon ne sont point inférieurs à ceux de la rive droite. Croyez-moi, monsieur Raddle, on fera fortune aussi